Ces animaux autrefois considérés comme nuisibles sont désormais chassés sans limite, une situation qui reflète une évolution significative dans la gestion des espèces invasives et des espèces d’origine non indigène (ESOD). Cette approche est motivée par la nécessité de protéger les écosystèmes locaux et de prévenir les dommages causés par ces espèces à l’agriculture et à la biodiversité.
Les espèces d’origine non indigène (ESOD)
Les ESOD incluent des animaux introduits dans des écosystèmes où ils ne sont pas natifs, souvent pour des raisons économiques ou récréatives. Ces espèces peuvent causer des dommages significatifs aux cultures, aux habitats naturels, et même à la santé publique en transmettant des maladies. Parmi ces espèces, on trouve le chien viverin, le raton-laveur, le vison d’Amérique, le ragondin, le rat musqué, et l’oie bernache du Canada.
Les impacts environnementaux et économiques
Ces espèces ont été introduites pour l’exploitation de leur fourrure ou pour la chasse, mais elles ont fini par devenir des menaces pour les écosystèmes locaux. Leur présence peut entraîner la dégradation des habitats aquatiques, la destruction des cultures, et la propagation de maladies comme la leptospirose ou l’échinococcose. Par exemple, le ragondin est connu pour endommager les digues et les infrastructures hydrauliques, tandis que le vison d’Amérique peut transmettre des parasites à d’autres animaux.
La réglementation actuelle

La loi de « reconquête de la biodiversité » de 2016 a remplacé le terme « nuisibles » par ESOD, soulignant ainsi la nécessité de gérer ces espèces pour protéger l’environnement et les activités humaines. L’État établit une liste des ESOD tous les trois ans, permettant leur chasse, piégeage ou déterrage sans limite, contrairement aux espèces chassables uniquement pendant la saison de chasse et soumises à des quotas.
La chasse des ESOD : une pratique controversée
La chasse des ESOD est souvent perçue comme une forme de vénerie, mais elle reste peu connue du grand public. Cette pratique est justifiée par la nécessité de réguler les populations pour éviter des dommages économiques et environnementaux. Cependant, certains observateurs critiquent cette approche, soulignant qu’elle peut parfois entrer en conflit avec la conservation d’espèces menacées, comme le lapin de garenne, qui est à la fois considéré comme une nuisance agricole et classé comme menacé.
Les autres catégories d’espèces chassables
En plus des ESOD, il existe d’autres catégories d’espèces qui peuvent être chassées, notamment celles classées comme gibier comestible. Parmi ces espèces, on trouve le sanglier, le lapin de garenne, et le pigeon ramier. Ces animaux peuvent être chassés tout au long de l’année ou uniquement pendant la saison de chasse, selon les réglementations locales et la catégorie à laquelle ils appartiennent.
Les défis de la gestion des populations
La gestion des populations de ces espèces pose des défis complexes. Par exemple, le sanglier, dont la population est en augmentation, peut causer des dommages significatifs aux cultures et aux infrastructures, comme le réseau ferroviaire. Cela souligne la nécessité d’une régulation efficace pour équilibrer les intérêts économiques et environnementaux.
La cohabitation avec les animaux sauvages

Dans de nombreuses régions, la cohabitation avec les animaux sauvages est encouragée pour maintenir une biodiversité saine. Cela implique de respecter les habitats naturels et d’éviter de nourrir les animaux sauvages, car cela peut les rendre dépendants et augmenter les risques de conflits avec les humains. Les villes comme Laval, au Québec, mettent en place des initiatives pour protéger et valoriser la biodiversité locale, en incluant des corridors écologiques pour favoriser les déplacements des animaux.
Les bonnes pratiques pour la cohabitation
Pour cohabiter harmonieusement avec les animaux sauvages, il est essentiel d’adopter des bonnes pratiques. Cela inclut de ne pas nourrir les animaux sauvages, de bien fermer les bacs à déchets pour éviter d’attirer des animaux indésirables, et de signaler les observations d’espèces rares ou menacées aux autorités compétentes. Ces actions contribuent à maintenir un équilibre entre les activités humaines et la préservation de la biodiversité.
La gestion des ESOD et d’autres espèces chassables reflète une complexité croissante dans la relation entre les humains et l’environnement. Alors que la chasse de ces espèces est justifiée par des raisons économiques et environnementales, elle soulève également des questions éthiques et de conservation. La clé pour un équilibre durable réside dans une gestion efficace et une sensibilisation accrue à l’importance de la biodiversité et de la cohabitation harmonieuse avec les animaux sauvages.
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